La Classe Élitiste
Dans le même collège paisible, un jour suivant, le professeur d’économie voulut montrer l’autre extrême.
« Aux cours précédents, nous avons vu le socialisme », dit-il.
« Aujourd’hui, place au capitalisme, la justice du mérite. Ici, pas d’égalité artificielle, seul l’effort comptera. Le travail sera récompensé, la médiocrité blâmée. »
Un silence lourd tomba.
Marie, vive et brillante, sentit son sang bouillir, elle voulait gagner.
Lucas, tenace mais ordinaire, sentit l’angoisse s’installer.
Tom, rêveur et distrait, baissa la tête, il pressentait sa défaite.
Le premier contrôle fut un choc, les meilleurs triomphèrent, les autres chutèrent.
Au second, la classe devint une arène. Les uns tremblaient, les autres jubilaient.
Au troisième, les écarts se creusèrent, les regards se durcirent, la réussite des uns faisait la honte des autres.Des clans se formèrent.
Le professeur, impassible, conclut.
« Voilà le mérite absolu. Les meilleurs s’élèvent, les médiocres s’effacent. Chaque effort a un prix, chaque succès une conquête. »
Marie avait gagné, mais à quel prix ?
Lucas avait progressé, mais au bord de l’épuisement.
Tom, lui, savait qu’il devait changer ou s’effacer.
Moralité.
Quand seul le mérite règne, la vie devient arène, l’excellence s’élève, la faiblesse s’éteint. L’égalité apaise, mais le mérite forge, des géants et des oubliés.
Nota.
Ce qui vaut pour cette classe vaut pour une nation.
Voyez l’Angleterre, qui élève l’individu au-dessus du collectif.