Planète Mars, présente-toi.
En s’éloignant du Soleil, Mars est la quatrième planète. Environ 220 millions de kilomètres la séparent de notre étoile.
Elle effectue le tour du Soleil en un peu moins de 2 ans, 687 jours très précisément. Ce qui veut dire que, compte tenu que la Terre met un an pour faire un tour autour du Soleil, les deux planètes se retrouvent au plus près et du même côté tous les 22 mois environ. On dit alors que Mars est en opposition (par rapport au Soleil). La dernière opposition a eu lieu le 16 janvier 2025 et les prochaines, le 19 février 2027 et le 25 mars 2029.
Cela a une conséquence immédiate concernant sa conquête. Tout le monde a compris qu’après les 9, 10 mois de voyage nécessaires pour l’atteindre, Mars se retrouvera de l’autre côté du Soleil lorsque le robot, habité ou non, se posera sur le sol martien.
Quand il s’agissait de se poser sur la Lune, à quelque moment que ce fut, la Lune n’était toujours qu’entre 360 000 et 405 000 kilomètres, là, à portée de main. Mais quand Mars est de l’autre côté, elle se trouve à 150 millions (distance de la Terre au Soleil) plus 220 millions (distance de Mars au Soleil). Comme disent nos camarades cavaliers, on ne fait pas cette distance en soulevant le sabot d’un cheval.
Sa taille ne représente que la moitié de celle de la Terre dans son diamètre, si bien qu’elle est la deuxième plus petite planète après Mercure.
A cette distance du Soleil, sa température n’est plus que de moins 63° en moyenne. Les hommes qui s’installeront un jour sur Mars bénéficieront d’une douce température en été, 20°, mais devront emporter avec eux une petite laine pour l’hiver car ils subiront du moins 143°.
Nous parlons de saison parce que Mars, tout comme la Terre est penchée sur son axe de rotation, ce qui engendre les saisons. Sa rotation est presque similaire à la Terre : 24 h 40 minutes.
Comme sur la Lune, lorsque l’homme aura trouvé le moyen d’y aller, il pourra rejouer les danseuses volantes dans une chorégraphie martienne. Son équipement et son corps lui paraîtront tellement légers. La gravité n’est que le sixième de celle de la Terre.
Son observation est décevante. Même quand elle est dans une position très favorable, opposition, Mars ne reste qu’un petit point orangé dans le ciel.
J’avoue que je ne me suis jamais enthousiasmé pour une observation de Mars. Avec les télescopes achetés dans le commerce, même les plus gros, les 250 ou 300 mm, vous obtiendrez une toute petite image dévoilant, si les conditions sont optimales, une infime tâche blanche au pôle. Effectivement, Mars présente des pôles glacés. De là à s’imaginer que nous allons nous promener sur son sol, comme pour la Lune par exemple, il y a un énorme pas à franchir, que je ne franchirai pas.
Tout comme sur Terre, les températures varient au fil du jour, engendrant des vents. C’est caractéristique de cette planète. Des vents violents sillonnent les paysages martiens, les dusts Devil, poussières du Diable, soulevant des nuages opaques très importants au point qu’un robot, Opportunity, posé en janvier 2004 n’a pu recharger ses batteries à cause d’une tempête de sable qui a duré 6 mois. Dernier contact en janvier 2019.
Deux lunes orbitent autour de Mars : Phobos et Déimos. C’étaient les noms des chevaux du char du Dieu de la guerre, Mars pour les Latins, Arès pour les Grecs. Leurs noms à eux seuls devaient impressionner puisqu’ils signifient la Peur et la Frayeur !
Elles sont toutes petites et ne sont pas rondes.
Enfin, sur son aspect physique trois curiosités nous attendent.
La première est cette énorme cicatrice de 5 000 kilomètres de long, 5 fois la profondeur du Grand Canyon des Etats Unis. C’est Valles Marineris. Nul doute qu’il s’agit d’un immense lac asséché. Ce qui confirme bien, qu’il fut un temps lointain où Mars recelait de l’eau liquide. Et ce passé a largement contribué à exciter la curiosité des Hommes en quête de vie extra-terrestre. Si l’eau a coulé, pourquoi ne trouverions-nous pas des traces de cette eau, et pourquoi pas des traces de vie ? C’est tout le programme des robots envoyés jusqu’ici.
Le plus grand volcan du Système solaire se trouve également sur la planète rouge. Ses dimensions sont impressionnantes : 700 km de diamètre, c’est-à-dire que l’on y poserait la France dessus et 22 000 mètres de haut. Pour rappel, l’Everest culmine à 8 848 m. Presque trois fois plus haut pour une planète deux fois plus petite. Si bien qu’un Homme se trouvant au pied de ce volcan, Olympus Mons, n’en verrait pas le sommet. Il serait caché par la ligne d’horizon !
Enfin, la troisième particularité c’est ce que l’on appelle Cydonie. Je vous joins sa photo. Ce visage n’est qu’un jeu d’ombres et de lumières sur un relief, comme il y a aussi King Face et le cratère Gale dans lequel la NASA a posé en août 2012 le robot Curiosity.
En regardant Cydonie, j’ai toujours cette pensée émue du premier astronome qui l’a aperçue. Je l’imagine à 2 heures ou 3 heures du matin, harassé par une nuit d’observation de Mars, dans son observatoire et qui tombe sur ce truc : « chef, il y a un mec qui me regarde sur Mars ! »
Sûr qu’on a dû lui supprimer le rosé de Provence.
Mars fait toujours rêver.
L’Homme et la conquête de Mars
Surnommée la planète rouge, couleur due à l’oxyde de fer, résultat de l’écoulement lointain de l’eau sur les roches martiennes qui contenaient du fer. Les astronomes n’hésitent pas à lui donner le nom de planète rouillée du système solaire.
Depuis toujours, l’homme a observé Mars et sa couleur caractéristique Les Babyloniens y voyaient le Dieu de la mort, des destructions et du Feu.
Les Egyptiens avaient remarqué son déplacement à reculons, ce que nous appelons le mouvement rétrograde.
Les Hébreux la nommaient « celui qui rougit ».
En 1600, à Prague, Képler l’observe et met 6 ans pour calculer son orbite. Du même coup, il publie la première loi de Kepler dont on se sert encore aujourd’hui.
Mais à l’œil nu, peu de chose physique à observer. L’avènement des télescopes va permettre des progrès.
Ce qui va tout changer, ce sont les observations de Giovanni Schiaparelli en 1877. Il voit sur Mars des formations rectilignes et les appelera « canali », des canaux.
Percival Lowell, celui-là même qui supposera la présence de la neuvième planète (Pluton), émit l’hypothèse que ces canaux servaient à irriguer les terres équatoriales depuis les calottes polaires. Les habitants de Mars luttaient ainsi contre la sécheresse et la désertification à l’aide d’un système de pompes et d ‘écluses.
Cette présence supposée de l’eau suffit à persuader les Hommes d’aller faire un tour sur Mars. Dès le début de l’ère spatiale, Mars est au programme.
Spoutnik, premier satellite mis en orbite autour de la Terre : 4 octobre 1 957.
Le 24 octobre 1 962, les soviétiques lancent Spoutnik 22 pour tenter de survoler Mars.
Le premier engin à réaliser ce survol sera Mariner 4 en 1 965.
Déjà, les soviétiques et les Américains se sont lancés dans une course poursuite qui verra les Américains réussir un premier poser sur Mars avec la sonde Viking en 1975.
Puis viendront très vite d’autres sondes : Mars-Pathfinder, Spirit et Opportunity en 2004, Mars Phénix en 2008, Curiosity en 2 012, 900 kg, gros comme une voiture et Persévérance en février 2 021, accompagné d’un drone.
Ces deux derniers fonctionnent toujours et nous envoient quotidiennement des images.
Mieux. Persévérance creuse des trous, fore des roches, fait des petits tas du sol Martien. Un jour, les européens enverront un robot récupérer ces petits tas et les ramener sur Terre pour étude.
Que des robots. Et l’homme ?
Le seul programme qui existait était « Constellation », présenté à Barak Obama le jour où il a reçu le prix Nobel de la Paix.
Le programme fut enterré le premier février 2 010 pour différentes raisons. Mais il reste dans l’esprit de certains scientifiques et les générations à venir le verront ressurgir un jour.
Et nos amis Martiens, qui sont-ils ?
Un peu à l’instar de nos réseaux sociaux actuels qui diffusent comme une trainée de poudre des informations complétement farfelues, mais qui rencontrent dans le public un écho positif, il a suffi par le passé que Schiaparelli prétende que les canaux observés sur Mars étaient des constructions de martiens pour que l’existence des petits hommes verts soit une réalité auprès des terriens à la recherche d’autres planètes habitées.
Plus tard, le français Camille Flammarion depuis Juvisy-sur-Orge et Percival Lowell depuis Flagstaff confirment cette hypothèse. Ils recensent des centaines de canaux.
En 1 909, les travaux d’Eugène Antonialdi concluent que ces observations de canaux n’étaient dues, tout simplement, qu’à une mauvaise qualité des instruments. Retour à la case départ. Mais l’idée de canaux construits par les martiens restera ancrée longtemps dans l’esprit des hommes.
Ainsi, à la fin du 19 ième siècle, certains voulaient entrer en contact avec les martiens. Pour cela, focaliser des miroirs projetant une lumière intense vers Mars, ou bien écrire de grandes lettres géantes dans le Sahara pour les inciter à nous contacter. Rien, ils sont restés discrets. Aucune réponse. Ils nous ont snobés.
Le temps a passé. Des petites sondes tournent au ras de Mars, dont une européenne, Mars Express, examinant de leurs caméras redoutables les moindres détails.